Sélection d'oeuvres exposées
La Villa Sauber propose un parcours à travers le quartier emblématique de Monte-Carlo. L’exposition s’appuie sur plus de 600 plans historiques provenant en majorité de la Société des Bains de Mer, met en lumière le travail des architectes – au-delà de la célèbre signature de Charles Garnier – et souligne l’extraordinaire capacité de renouvellement qui caractérise les architectures liées à la villégiature, toutes créées et tournées vers un public versatile aux désirs fluctuants. Pour ne prendre que ce seul exemple, entre 1863 et 1910, pas moins de dix architectes, dont Henri Schmit, vont se succéder pour agrandir, transformer, embellir, rectifier, unifier, voire projeter le Casino-0péra de Monte-Carlo.
La Villa Paloma explore entre autres les propositions d’urbanisme des années 40 d’Eugène Beaudoin, l’esquisse mystérieuse de Le Corbusier ou encore la proposition d’un étonnant inconnu, Henry Bulgheroni. Après la deuxième guerre mondiale, dans un contexte à l’échelle européenne de problématique de reconstruction, Monaco doit surtout faire face à la saturation complète de son territoire. Apparaissent alors pour Monaco des solutions nouvelles d’urbanisation, à une période qui regorge de visionnaires. A partir des années 60, on découvre ainsi des propositions utopiques tels La Venise monégasque, ville-pont suspendue et transparente de Yona Friedman, Features Monte-Carlo d’Archigram, déni d’architecture volontairement enterrée mais répondant magistralement à un cahier des charges exagérément polyvalent, Thalassopolis, ville extensible à l’infini sur l’eau de Paul Maymont, L’île artificielle et le Quartier marin d’Edouard Albert conçus avec Jacques-Yves Cousteau ou La Ville satellite et le Marinarium de Manfredi Nicoletti. Plus récemment, Jean Nouvel imaginait ici Le Centre de l’homme et de la mer ou Emilio Ambasz, Public Park and Residencies. L’urbanisation réelle est restituée dans l’exposition grâce à un large fonds iconographique et de reportages filmés, qui met l’accent sur l’incessante énergie des travaux commencés dans les années 60 et jamais interrompus depuis.
Deux ans auront été nécessaires à Nathalie Rosticher Giordano pour explorer, sélectionner et traiter les archives provenant de collections institutionnelles et archives administratives de Monaco, de fonds privés d’architectes, de promoteurs ou de passionnés, mais aussi d’institutions parisiennes.
L’exposition se prolonge hors les murs et la ville prend ainsi une nouvelle dimension, à la fois territoire de mémoire, lieu de vie et espace de projections.
Villa Paloma
56, boulevard du Jardin Exotique, 98000 Monaco
du 19 janvier – 12 mai 2013
Villa Sauber
17, avenue Princesse Grace
du 19 janvier – 5 janvier 2014
La Villa Sauber sera fermée du 3 au 16 juin 2013 pour renouveler partiellement l’accrochage de MONACOPOLIS et intégrer des pièces provenant du dépôt permanent des collections des arts de la scène de la Société des Bains de Mer (costumes, accessoires et maquettes de décor) à l’occasion de la célébration de son 150ème anniversaire.