Vues d'exposition
Villa Marlene est un projet conçu par Francesco Vezzoli, qui retrace son travail consacré à la mythique Marlene Dietrich sur plus de quinze ans. Entre nouvelles productions réalisées spécialement pour l’exposition et œuvres présentes dans de grandes collections particulières, Villa Marlene propose un parcours fictionnel dans une demeure qui aurait pu accueillir l’actrice, décorée de portraits à son effigie réalisés par les plus importants artistes de son époque.
L’artiste crée ici une mise en scène fantasmée de la vie de la diva et en avertit le spectateur dès son arrivée : « tout ce que vous verrez dans cette exposition n’est que pure fiction ».
Afin de plonger les visiteurs dans une immersion totale, Vezzoli prend possession de l’intérieur de la Villa Sauber, une des dernières villas Belle Époque de Monaco, en lui rendant sa valeur d’usage et ses prétendus décors d’origine. Toutes les pièces de la maison ainsi ré-agencées se voient ornées, comme par excès de mégalomanie, de tableaux, affiches, films et sculptures qui mettent en lumière l’actrice, affirmant son statut d’icône glamour.
Des célèbres broderies de chefs-d'oeuvres abstraits ou de portraits de divas, jusqu'aux interventions sur les statues anciennes, Vezzoli a toujours tressé un dialogue fort et irrévérencieux avec l'histoire de l’art, le cinéma, les médias et la question du pouvoir. De cette manière, son travail parle de la force de la culture populaire contemporaine et imite étroitement les formats de différents médias tels que la publicité ou le film, il nous fait part des préoccupations actuelles qui sont l’ambiguïté profonde de la vérité, la séduction du pouvoir du langage, et l’instabilité de l’être humain.
Bien qu’il emploie un éventail varié de médiums, la broderie est restée une sorte de pratique « signature » depuis le début de sa carrière. Au départ utilisée pour imiter les célébrités qui pratiquent le point de croix à l’écran ou derrière l’écran, il est devenu avec le temps une activité plus profonde, contemplative qui se réfère à un monde d’émotions, de crises, d’obsessions et de dépressions liées historiquement à sa carrière.
Ses affinités évidentes pour les actrices glamour ne relèvent pas tant d’un intérêt particulier pour chacune d’entre elles, ni même pour leur vie intime, mais pour l’image que les médias ont créé d’elles. C’est en effet cet aspect narratif, cette réalité tirée des magazines people ou des journaux à scandales qui captivent l’artiste.
Francesco Vezzoli est né à Brescia en 1971, il vit et travaille à Milan. Il a étudié à la Central St. Martin’s School of Art de Londres (1992-1995). Son travail a été l’objet de nombreuses expositions personnelles dans des institutions publiques et privées telles que : The New Museum of Contemporary Art, New York ; il Castello di Rivoli, Turin (2002) ; la Fondazione Prada, Milan (2004 and 2005) ; le Museu Serralves, Porto (2005) ; le Consortium, Dijon (2006); la Tate Modern, Londres (2006) ; le Jeu de Paume, Paris (2009); la Kunsthalle Vienne (2009) ; le Garage Center for Contemporary Culture, Moscou (2010); le MAXXI, Rome (2013) ; le MoCA, Los Angeles (2014) ; le MoMA PS1, New York (2014) ; le Museo Museion, Bolzano (2016). Il a également participé à de nombreuses Biennales dont celles d’Istanbul (1999), de Venise (2001, 2005 e 2007), de Liverpool (2002), de Sao Paulo (2004), de Prague (2005).